Pourquoi les entreprises ont tout à gagner à accueillir de jeunes talents en stage ou en alternance ?

Et comment « rentabiliser » cet investissement du recruteur ?

Avec la rentrée 2021 et un taux d’incidence mineur dans les écoles pour l’instant, il semble que nous voyions enfin le bout d’un tunnel sanitaire. Sur le front économique, avec un taux de croissance aussi record qu’inattendu, la reprise est bien là ! Alors que la relance s’annonce vigoureuse, chacun doit veiller à ce qu’elle se fasse également à travers le recrutement de jeunes talents, surmotivés et, d’un point de vue salarial, plus économiques.

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Si le Gouvernement a mis fin à la politique du « Quoi qu’il en coûte », qui a sauvé des milliers d’entreprises durant la crise, il a en parallèle reconduit les aides à l’Alternance jusqu’à juin 2022, démontrant ainsi sa volonté d’inciter les entreprises à accueillir des jeunes dès leur formation. Voilà une opportunité concrète pour un employeur qui souhaite construire l’avenir. En effet, la première année de salaire est pratiquement effacée par cette aide et, si la formation est au ‘coût-contrat’, les coûts pédagogiques financés par l’OPCO ne pèsent pas sur l’entreprise. À méditer… rapidement.

Pourquoi embaucher un étudiant ?

Si, malgré tout, certains hésitaient encore à embaucher un étudiant, voici quelques-unes des multiples raisons qui pourraient vous décider, en fonction de votre profil.

Vous êtes du type « Stratège » et c’est la vision de l’avenir qui vous anime ?

L’alternance (comme le stage) permet d’identifier les talents très tôt dans leur carrière. Pensez à tous ces profils pénuriques que tout le monde s’arrache et dont beaucoup d’entreprises se demandent s’ils existent réellement car elles ne les voient jamais : les experts en cybersécurité ou en data science, les jeunes femmes diplômées de formations d’Ingénieur ou techniques également très rares… Les former dans votre entreprise est une opportunité inespérée de les séduire et les voir rester à l’issue de leur période d’immersion. Les accueillir tôt dans leur parcours permet donc de pré-recruter et vous assure de bénéficier de ces compétences le moment venu.

Vous ne pouvez pas embaucher la totalité des jeunes que vous avez formés ? Vous voyez plus loin que votre propre organisation et les partagez avec votre écosystème ou votre filière via une plateforme spécialisée. C’est bon pour les jeunes, c’est bon pour vous, c’est bon pour vos partenaires : un coup triplement gagnant !

Vous êtes du type « Pragmatique », votre truc c’est la construction de votre organisation ?

Dans ce cas, vous serez sans doute intéressé par pouvoir former dans la durée aux spécificités d’un métier donné et d’acculturer ces profils à votre organisation. Stages et alternances vous serviront à valider les compétences et le savoir-être des jeunes avant de prendre une décision d’embauche. C’est donc un recrutement sécurisé, avec une simili période de test plus longue qu’une période d’essai… doublé d’un recrutement économique. Pragmatique.

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Pragmatique encore, le fait de créer votre propre vivier d’alumni. S’il est rarement possible d’embaucher la totalité des jeunes formés à la fin de leur contrat, rester en contact de façon efficace et positive est le bon moyen pour les appeler à revenir un peu plus tard, parfois enrichis d’une expérience intermédiaire. Là aussi, des solutions packagées existent pour gagner du temps et donner la meilleure image possible tout en inscrivant l’action dans votre politique RSE.

Vous êtes du type « Planificateur », pour vous tout s’emboite et s’optimise ?

Selon les écoles, pratiquement tous les rythmes d’alternance sont possibles (sur la semaine, la quinzaine, le mois…), permettant ainsi de s’adapter, s’il y a lieu, au besoin de votre organisation. Les diplômes vont du CAP au Supérieur, permettant à chaque entreprise, selon son secteur d’activité, ses métiers et ses besoins, d’utiliser le dispositif à son avantage.

Pour focaliser votre recrutement sur les jeunes à potentiel et adaptés à votre culture d’entreprise, rien ne vaut l’évaluation du tuteur. La systématiser et en bénéficier dans l’outil de gestion de vos juniors devrait être un ‘must’ pour vous.

Vous êtes du type « Collaboratif » et êtes convaincu que c’est ensemble que l’on fait naître le meilleur ?

En vous appuyant sur une école (le CFA) pour transmettre aux jeunes la théorie ‘up to date’, vous serez dans votre élément. Souvent, l’entreprise découvre grâce aux jeunes, de nouvelles façons de travailler, de nouveaux usages ou encore des outils plus innovants. Par ailleurs, le simple fait de devoir expliquer son travail à un jeune force les équipes à prendre du recul sur leurs pratiques et à se challenger pour s’améliorer. Dans le cas de compétences en R&D, l’entreprise peut s’appuyer sur le jeune, ses connaissances et compétences, mais aussi sur l’équipe enseignante voire sur le laboratoire de recherche de l’école. Pour certaines entreprises qui n’ont pas ces moyens en interne, il s’agit d’opportunités à ne pas laisser passer.

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Vous êtes du type « Gestionnaire » : tout doit être mesuré, simplifié et au carré ?

Même si tout n’est pas encore complètement rationalisé, les procédures administratives concernant l’alternance tendent à se simplifier à l’instar des démarches concernant les stages, qui se résument souvent à une convention tripartite. L’entame de cet article sur les aides à l’embauche prolongées et la prise en charge par l’OPCO de tout ou partie des frais pédagogiques ne vous a pas échappé.

Embaucher un étudiant, pour quelle rentabilité ?

Mais même après avoir évoqué toutes ces bonnes raisons, certains peuvent encore douter de la « rentabilité » du dispositif. Et bien c’est moins l’investissement du recruteur que celui du maître d’apprentissage qu’il faut tenter d’optimiser (même s’il ne faut pas se tromper sur le recrutement). Pour ce faire, il faut correctement intégrer, suivre, faire monter en compétences… les jeunes accueillis. Ces compétences ne sont pas innées, mais se développement à travers l’expérience, la formation et les échanges avec leurs tuteurs et les équipes. Les besoins des jeunes, le plus souvent sans expérience, diffèrent de ceux de salariés déjà expérimentés ; ils doivent donc être encadrés d’une façon différente. La formation initiale des maîtres d’apprentissage est ainsi fondamentale pour leur donner les bons réflexes ‘a priori’. En tant que tiers facilitateur des relations entre entreprises, jeunes et écoles, nous proposons ce type de formation gratuitement. Il faut s’engager dans cette voie car encore trop peu d’entreprises pensent à préparer leurs tuteurs et les mettre sur les bons rails !

Autre impact non négligeable d’une intégration et d’une professionnalisation réussies des jeunes : l’image de l’entreprise. Si les jeunes apprécient leur immersion, se sentent considérés et pris au sérieux, ils seront les meilleurs ambassadeurs de votre marque-employeur.

Pour conclure, l’entreprise a aujourd’hui toutes les cartes en main pour « rentabiliser » l’accueil d’un jeune. Certes, le dispositif actuel permet de limiter le coût de l’alternance, mais il ne faut pas oublier l’investissement en termes de temps du tuteur. Pour réussir à tirer profit de l’accueil d’un jeune, gardons en tête des conseils simples mais efficaces s’ils sont correctement mis en œuvre :

  • Eviter de se tromper dans le recrutement du jeune : même si accueillir un jeune sans expérience revient souvent à parier sur l’avenir, la sélection doit suivre des processus équivalents à ceux du recrutement de vos autres talents.
  • Faire le choix d’un CFA sérieux, qui pourra vous aider en cas de difficulté et apportera les apprentissages théoriques de manière professionnelle.
  • Bien former vos tuteurs / maîtres d’apprentissages, notamment ceux qui endossent ce rôle pour la première fois.
  • Evaluer les jeunes en cours de parcours et un peu avant la fin de leur contrat dans l’entreprise, notamment ceux jugés « à potentiel » et en phase avec la culture d’entreprise. En fonction des opportunités disponibles, il faudra tenter de les partager en interne afin de les conserver dans vos effectifs.
  • Maintenir le contact dans la durée avec les jeunes que vous n’auriez pas pu garder dans vos équipes, dans l’optique d’une opportunité ultérieure, voire proposer leurs compétences à des entreprises partenaires. Le but est tant de les aider à rebondir que de faire bénéficier votre écosystème de l’investissement engagé par vos soins. Une action pleinement RSE… et à charge de revanche.